Managers, développez l’intelligence collective de vos équipes !
Le groupe d’individus est-il plus intelligent que la somme des intelligences individuelle ?
Vous souvenez-vous de cette période, pas si lointaine, où les français adoraient se moquer des autres peuples francophones … Chacun y allait de sa blagounette belge, les faisant passer pour de parfaits abrutis au regard de notre « intelligence supérieure ». Ce temps semble révolu, au moins en direction des Belges, joyeusement pourvus d’une grande capacité d’autodérision.
Une de ces plaisanteries m’est revenue, je vous la livre :
« Comment appelle-t-on en Belgique, un QI de 170 ? ».
La réponse est « Un village !!! ».
Et à la regarder de plus près, elle est assez représentative de l’idée, pas si bête, qu’un groupe d’individus est souvent (mais pas toujours) plus intelligent que chaque individu pris séparément.
Plus sérieusement, une étude auprès de nombreux chefs d’entreprise fait ressortir que l’un des critères les plus recherchés chez un candidat est « sa capacité à travailler avec les autres ».
Le mode projet s’est imposé depuis plusieurs années dans l’entreprise, ce qui implique une organisation du travail différente. L’entreprise a besoin de potentialiser les capacités de chaque participant, de conjuguer les compétences, les énergies, les idées, pour être toujours plus performante.
Zoom sur l’angle psycho-social du fonctionnement des groupes
Le travail de groupe doit respecter certaines conditions sine qua none. Car il peut aussi être contre-productif, engendrer l’émergence de conflits et des résultats désastreux.
Les psycho-sociologues ont mené des recherches et repéré les facteurs favorisant l’intelligence collective. Que ce soit sur la nature des tâches, les caractéristiques des participants, les règles de fonctionnement établies dans le groupe.
Quelles sont les conditions pour que l’intelligence collective soit supérieure à la somme des intelligences de ses membres pris séparément ?
- Comment doit-on composer ce groupe ?
- Qui sont ses membres ?
- Quelles sont les règles de communication à intégrer ?
1. La nature des tâches*
Le psychologue Ivan Steiner distingue 4 espèces de tâches différentes :
Les tâches additives : les apports individuels s’additionnent et l’efficacité du groupe dépasse largement l’efficacité d’un seul membre, quelle que soit son niveau de compétence.
Prenons l’exemple des vendangeurs, puisque c’était encore récemment la saison. Plus le groupe de travailleurs est important, plus grande sera la récolte en un temps déterminé.
Les tâches compensatoires : le résultat collectif dépend de la moyenne de chaque contribution et dépasse généralement le rendement d’une partie du groupe.
Prenons le cas de l’évaluation d’un étudiant en alternance : plusieurs personnes issues de l’entreprise ou de l’école seront sollicitées pour donner une note correspondant à sa partie. La moyenne de toutes les notes donnera l’évaluation finale.
Les tâches disjointes : Le résultat ne dépend que de la réponse du membre le plus compétent pour répondre à la tâche. Celles-ci se prêtent peu à l’intelligence collective.
Les tâches conjointes : le travail est la résultante des efforts de l’équipe. La performance peut être tributaire du ou des membres les moins compétents.
Par exemple, une course d’orientation par équipes. Le participant le plus lent ou le moins pertinent pourra représenter un poids pour l’équipe toute entière.
Les tâches conjointes sont les plus propices au travail d’équipe. . Ce qui compte également c’est le rôle que chacun se voit attribuer dans l’organisation de ces groupes.
Ce sont celles qui mettent l’accent sur la créativité ou la résolution de problèmes.
Comment les constitue-t-on ?
2. Les caractéristiques des participants
Un des critères fondamentaux est la diversité des participants. Les psychologues sociaux insistent sur le côté extrêmement bénéfique lorsque sont réunis des styles cognitifs assez différents, aux approches variées (visuelle, émotionnelle, auditive,…)
En effet, il est bon de faire travailler des personnes ni trop semblables, ni trop éloignées afin que la communication ne soit pas trop ardue, et qu’ainsi les divergences fassent naître de nouvelles adaptations au changement.
Trois facteurs importants, tous trois liés aux capacités émotionnelles des participants :
A. La possibilité pour le groupe de bénéficier de tours de paroles, nombreux et équitables, le groupe est plus efficace pour trouver des solutions lorsque l’expression est favorisée pour chacun. Cette communication distribuée est surtout liée aux capacités émotionnelles des individus.
B. Le niveau de sensibilité sociale de chaque participant, appelée aussi « intelligence émotionnelle ».
L’intelligence émotionnelle, nous l’avons évoquée lors d’un article précédent, est la capacité de comprendre ce qu’autrui pense ou ressent, en se basant parfois sur les seuls indices visuels. La capacité d’une équipe à deviner ce que pensent et ressentent les autres en observant leurs visages, expressions et attitudes intervient grandement dans la distribution et l’alternance des prises de paroles au sein du groupe.
Je vous invite au passage à faire le test de Baron-Cohen et mesurer votre degré d’empathie sur ce lien
C. La proportion de femmes dans les groupes, expliquée par leur score supérieur à celui des hommes en matière de sensibilité sociale
A + B + C = Le collectif intelligent est plus que la somme des expertises individuelles
3. Les règles et procédés du groupe
Un atout primordial pour que le groupe donne le meilleur de lui-même : connaître les compétences des autres participants.
Chaque membre de l’équipe sait qui sait faire quoi, qui connait quoi
Les membres sont également conscients de ce que le groupe est capable de faire en collectif…
Ensemble, nous sommes capables de ……
Et de ……
Et aussi de ….
Etc
D’excellents tests psychométriques dernière génération (Central Test) sont des mines d’or dans le cadre de coaching collectif. Chaque membre du groupe a accès à une meilleure connaissance de soi, et à une meilleure connaissance des autres.
J’utilise Profil-Pro en audit équipe https://motiv-coaching.com/mes-outils-de-coach-pnl-tests-psychometriques/#tests
Bien au-delà d’un test individuel, son utilisation en équipe est un outil de management précieux pour constituer des groupes intelligents.
* sources : Cerveau&Psycho N°78
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